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samedi 9 septembre 2017

POURQUOI LES TRAINS NE S’ARRÊTENT TOUJOURS PAS EN GARE DE TALENCE MÉDOQUINE ? (I)

Le Président de la Région Aquitaine voulait que l'accessibilité au domaine universitaire de Talence-Pessac-Gradignan depuis les gares de la ligne du Médoc se fasse par la gare de Pessac alors qu'il est évident que cette accessibilité devait se faire à Talence Médoquine : gare la plus proche du domaine universitaire, devant laquelle les TER (Trains Express Régionaux) de la ligne passent sans s'arrêter alors qu'ils s'y sont arrêtés autrefois : 3 avantages incontestables que n'avait pas la gare de Pessac. Dès lors, le dossier d'enquête publique devait prétendre qu'il n'existait qu'une solution possible : Pessac et ignorer l'existence même de la gare de Talence Médoquine. C'est ce qui a été fait.
 Dans le dossier d’enquête, le domaine universitaire de Talence-Pessac-Gradignan a été débaptisé en domaine universitaire de Pessac et sur le plan représentant l'environnement des installations ferroviaires, la superficie du domaine universitaire a été  réduite  et le domaine universitaire  a été déplacé à proximité immédiate de la gare de Pessac ; concernant les installations ferroviaires il ne manque qu'un seul nom celui de la gare de Talence Médoquine, alors que figure la bifurcation de Beyreman déposée en 2012 ; une mise en scène parfaite pour tromper le lecteur :
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TER AQUITAINE   COMITÉ DE LIGNE 33 BORDEAUX-Le Verdon     9 avril 2015



 Une mairie soucieuse d'obtenir l'arrêt des TER dans sa commune aurait bien évidemment réagi en soulignant ces oublis et inexactitudes flagrantes ; la mairie de Talence ne demanda point une présentation des installations conformes à la réalité du terrain et la dénomination exacte du domaine universitaire.
 Talence ayant ainsi été éliminée, le plus difficile restait à faire : prouver l'intérêt général du projet. Le dossier d'enquête publique comptait 300 pages ; une demi-page fut consacrée aux hypothèses de trafic, une demi-page pour les temps de parcours, 2 pages pour justifier l'injustifiable : la prise en compte d'une situation de référence où les TER passent à Ravezies alors que cette gare a été définitivement fermée en 2012. Avec une telle situation de référence, 2 des éléments déterminants du dossier : la fréquentation de la ligne et le temps de trajet étaient forcément viciés.
Le dossier comportait aussi de très graves inexactitudes :
  -  sur le nombre de circulations : création de 10 AR (Allers-Retours) Pessac-Macau et maintien des dessertes TER entre les différentes gares du Médoc et Bordeaux
  -  sur l'augmentation de fréquentation attendue : + 180 000 voyageurs par an. 
  -  sur le temps gagné sur le parcours : 45 minutes 
  -  sur les avantages pour la collectivité (7,57 M € pour les tiers liés à la baisse de l'usage de la voiture particulière et au report modal vers le train engendré par le projet). On peut tout faire dire à des chiffres inexacts.
Par contre le dossier restait silencieux sur le coût du matériel roulant et sur le déficit annuel d'exploitation. 
LES INEXACTITUDES DU DOSSIER D’ENQUÊTE :
1)  le nombre prévu de circulations dépasse les capacités de la ligne à voie unique du Médoc et la création de 10 AR entraînera obligatoirement la suppression de 4 AR entre Bordeaux et les gares du Médoc. Il était au contraire écrit que les dessertes Bordeaux-Médoc seraient conservées.
 2) la fréquentation de la ligne Bordeaux- Le Verdon était de 414 000 voyageurs en 2012. Les augmentations sont très nettement surestimées : +25% pour les gares de Margaux au Verdon, sans aucun TER en plus, + 170 % pour Blanquefort, Caudéran-Mérignac, Mérignac-Arlac :  alors que la desserte augmente de 40 % seulement et dans des horaires hors pointe journalière, etc. La fréquentation de la gare de Pessac sera estimée à 279 voyageurs par jour.
 3) le temps de parcours Macau-Pessac a été calculé en considérant que les TER passaient toujours par la gare de Ravezies et que les voyageurs prenaient à Bordeaux-St Jean une correspondance 20 minutes après. D’une part, Ravezies a été fermé en 2012 et depuis les TER empruntent un itinéraire plus court, sans rebroussement ; d’autre part, le pôle de Mérignac-Arlac a été mis en service en 2010 pour assurer les correspondances entre TER et bus desservant la gare de Pessac ; le passage par Bordeaux est donc inutile ; ces 2 erreurs avaient permis de justifier un temps de parcours de 78 minutes pour Pessac-Macau alors qu'en réalité l'usager faisait le trajet en 50 minutes. 
 4) En prenant en considération toutes ces données erronées une étude avait été demandée à un cabinet d'experts pour déterminer les avantages pour la collectivité. Le cabinet a estimé que les gains pour les tiers seraient de 7,57 M € soit 1,26 M pour réduction de l'insécurité routière, 0,41 M pour réduction de la pollution atmosphérique, 0,44 M pour la réduction de l'effet de serre et enfin 5,47 M pour la décongestion routière. Une telle démonstration n’a pu qu'impressionner l’autorité Environnementale à Paris chargée de donner un avis environnemental sur le projet.
Des talençais des associations avaient écrit, commenté ces inexactitudes dans le registre d'observations de la mairie de Talence ; leurs arguments n'ont pas été repris par la mairie et ce sont encore des pessacais, des talençais et 3 associations qui ont déposé un recours au Tribunal Administratif contre la déclaration de projet du Président de Réseau Ferré de France.
Au Tribunal Administratif, Réseau Ferré de France et la Région Aquitaine ont soutenu que le dossier était sincère malgré toutes les preuves apportées, le Tribunal Administratif a considéré « que le projet de construction du triangle des échoppes avait un caractère d'intérêt général ». Selon le dossier d'enquête publique, sur la voie dénommée « triangle des échoppes », il passera 10 TER par jour (les jours ouvrables) et chaque TER offrant 220 places (rame Régiolis selon le dossier) transportera en moyenne 14 voyageurs.  Parlez-en aux banlieusards parisiens, je suis persuadé qu’ils ne croiront pas à l’intérêt général d’un tel projet. Il faut croire que, pour le Tribunal Administratif, l'intérêt général varie selon la personnalité politique qui soutient le projet. Une simple question : pourquoi la mairie de Talence ne nous a pas appuyés lors de notre action au Tribunal ? C’était tellement facile !
Le 21 novembre 2016, le conseil régional de Nouvelle Aquitaine a voté un avenant à la convention entre la Région et la SNCF concernant la construction du triangle des échoppes. Cet avenant prévoyait la création de 9 AR (au lieu de 10) mais aussi la suppression de 3 AR Bordeaux-Macau (quelle surprise !), une augmentation de 116 952 trains-km (dans le dossier : 75 913) et un déficit annuel d'exploitation de 1 405 259 € HT. Alors que le dossier d'enquête prévoyait 180 000 voyageurs supplémentaires effectuant un parcours moyen de 19 km, les recettes ne s'élèvent qu’à 175 600 €.  Les tarifs SNCF auraient-ils brusquement diminué ? Les comptages effectués dans les TER ont montré que non seulement il n'y a pas d'augmentation de la fréquentation de la ligne mais au contraire une chute importante de la fréquentation et le prochain message sera consacré aux causes de cette chute.
Si vous voulez en savoir plus sur les causes de la chute de fréquentation de la ligne du Médoc, sur « Une journée de travail d’un autorail », sur les responsables de ce gâchis, sur les courriers adressés, sur les faux arguments avancés pour ne pas arrêter les trains à Talence, vous trouverez les informations sur le blog : http://assogaretalence.blogspot.fr/
Vous pourrez aussi nous donner votre avis par commentaires sur le blog et nous aider à rechercher une solution ensemble pour atteindre cet objectif d’intérêt général tellement évident.
Germain Suys, Président de l’association Talence Gare Multimodale

Tél : 0456801746  Courriel : assogaretalence@orange.fr

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